une petite chose artistique publiée chaque jour. Photographie, peinture, collage, poésie...
mardi 9 janvier 2018
L'art d'écrire un récit de voyage - La découverte -
J1 : L'IMMERSION
Encore quelques heures de vol et nous atterrissons à Katmandou. Arrivée sans encombre: obtention du visa, bagages récupérés, quelqu'un nous attend bien un panneau à la main ! La traversée de la ville est saisissante. Il y a des voitures partout, des scooters, des bus, des piétons. Il semble sans cesse que les collisions sont évitées de justesse. La ville est pauvre, cela se voit. L'air tellement poussiéreux et pollué, qu'il est d’emblée difficile de respirer, les yeux grattent. Des grappes de fils électriques encadrent les rues dans un désordre immense, masquant en partie les bâtiments et monuments. Le chauffeur ne trouve pas l'adresse, il téléphone maintenant en conduisant. A un moment, je ne peux retenir un "attention" mais nous arrivons finalement saines et sauves à l'hôtel. Après une bonne douche nous partons à la découverte de Thamel, le quartier touristique de Katmandou. Au détour d'une rue nous faisons connaissance avec Bishram, un étudiant-artiste en mandala. Il nous montre son école, nous présente son maître et ses travaux. Le maître nous explique en détail dans un anglais correct mais très rapide (je peine mais j'arrive à suivre!!! à ce moment là du voyage, je suis confiante et j'imagine que je vais comprendre assez aisément tout ce qui me sera dit!) la signification des mandalas. Nous apprenons que l'ignorance, la colère et le désir, représentés respectivement par un porc, un serpent et un coq, nous empêche d'atteindre le nirvana. Bishram sourit en me présentant son travail, il est fier.
J'ai vraiment envie d'être en contact avec les gens, faire des rencontres, discuter. Ici, on me fait une démonstration de bol chantant tibétain. Là, on me présente une étole en cachemire. Ailleurs encore, un marchant me parle de Montpellier en espérant me vendre du savon au lait de yak ou du thé masala.
Quelques roupies en poche, nous décidons d'aller manger. Difficile de choisir parmi une carte où aucun des intitulés n'évoque quoi que ce soit. Ma copine est à deux doigts de commander une pizza! Finalement, le serveur a du percevoir notre détresse car il nous amène une carte avec des photos (nous sommes dans le quartier à touristes!). Quand ma collègue a la bonne idée de commander de délicieux beignets de légumes, je fais l'erreur d'opter pour ce que je crois être des beignets de pommes de terre aux herbes. Il s'agit en réalité de pommes de terre épicées aux piments verts. J'ai chaud, j'ai soif, je ne peux raisonnablement pas manger ça! Il me faut absolument commander autre chose. On me prépare un nan* chaud, fabuleusement neutre!
Nous voilà de retour à l'hôtel, installées sur une petite terrasse, nous discutons. Je me retrouve à évoquer le travail, l'argent qui manque certains mois, les impôts. Je remonte en chambre avec une légère sensation de malaise... ces sujets sont à proscrire jusqu'à la fin des vacances (et peut être au-delà!). J'ai eu mes hommes au téléphone, j'ai pu les voir, vive la technologie moderne! Mon amie dort le temps que j'écris ces lignes. On est bien!
*nan : petit pain indien.
J2 : POKHARA
En surfant sur le net, je ne sais plus où, ni pourquoi, je suis tombée sur l'article d'un blog (à consulter ici) parlant d'une retraite dans un ashram de Pokhara. La photo montrait un lac, grand, paisible, au pied de l'Himalaya (enfin de la chaîne des Annapurnas pour être précis). C'est cette photo,cet article qui est à l'origine de ce voyage.
En apercevant le lac, de la route, furtivement avant de pouvoir l'approcher, j'ai ressenti quelque chose que j'ai du mal à définir. Quelque chose de positif assurément.
Nous sommes parties ce matin avec Vichram, notre guide, et Biru, notre porteur. Le guide est a peine plus jeune que nous, peu bavard, il a un regard franc et rassurant. Le porteur me semble plus décalé, très fin, il porte une petite moustache et une veste. Durant les 6/7 heures de trajet, il s'est endormi deux fois sur mon épaule. Demain, il portera nos deux énormes sacs (du moins c'est ce que je pensais), alors je ne lui en veux pas.
La route est chaotique mais elle est belle. Nous avons mangé notre premier vrai repas népalais : du riz nature, des blettes, une sorte de soupe de lentilles et un curry de légumes. En terrasse, il faisait beau, un bon moment.
A l'arrivée à Pokhara, on nous a attribué par erreur la chambre du porteur et du guide. Petite, elle sent le renfermé, une fenêtre est cassée et les matelas ressemblent plus à des planches qu'à des lits. Lorsque que Vishram revient en s'excusant nous montrer notre réelle chambre, je suis contente bien qu'un peu mal à l'aise qu'ils récupèrent la notre. Nous décidons de sortir de suite voir le lac avant la nuit. Il est déjà presque 17h, il nous reste une petite heure. Le temps est nuageux. On aperçoit les montagnes par endroit au travers d'épais nuages blancs. J'espère que demain le ciel se dégagera.
Sur le lac, de nombreuses barques bleues attendent leur tour, une ou deux glissent sur l'eau, chargées de touristes probablement.
Ci et là, des chiens endormis, une vache. L'obscurité gagne. Nous, nous dirigeons vers la ville à la recherche d'un bar où boire un verre en attendant le repas. Nous repérons une terrasse charmante avec vue sur le lac. Prudente, je commande un ice-tea lemon.
Mon amie est plus aventurière sur ce coup, elle opte pour une boisson alcoolisée, pétillante qu'on ne connait pas. L'homme charmant prépare longuement nos boissons. Mon ice-tea est fait maison, je l'ai entendu presser le citron, il y a des glaçons dedans. Angoisse d’européenne, je ne veux pas d'une tourista avec moi pendant le treck. Je lui demande s'il a utilisé de l'eau en bouteille. Il me rassure. Dès qu'il a tourné le dos, j'enlève les glaçons puis je trempe les lèvres. La boisson me semble avoir un léger goût de terre. Impossible de la boire, j'ai trop peur... Nous repartons, vexant le marchant qui me montre sa cuisine et l'eau qu'il utilise pour prouver sa bonne foi, je le crois mais ne peut me résoudre à boire. Je m'excuse encore. Je suis mortifiée.
Nous mangeons une pizza avec un coca ce soir, nous nous rattraperons dès demain, chez l'habitant, il faudra bien manger ce qu'ils nous aurons préparés!
Il y a du wifi à l'hôtel, appel en visio à la maison, cela est rassurant et familier. Mon fils me montre ses progrès en coloriage, je suis fière de lui. Il me demande pourquoi je ne rentre pas ce soir, petite boule dans l'estomac. Qu'est-ce que je les aime tous les deux!
Ma copine se sent plus rassurée aujourd'hui, elle dort déjà comme un bébé. Moi, c'est l'inverse. Le fourmillement de Katmandou avait quelque chose d'enveloppant. A travers la fenêtre filtre un peu de lumière, le bruit d'une fontaine et de la musique indie. Je vais m'allonger et lire un peu avant de rejoindre les bras de Morphée.
lundi 8 janvier 2018
L'art d'écrire un récit de voyage - Le départ -
L'année 2017 m'aura permis de réaliser deux projets qui me tenaient à cœur : une première exposition et un voyage. C'est de cette deuxième aventure que je vais vous parler. Ecrire un récit de voyage me semble assez impudique bien qu'il ne tienne qu'à moi de choisir les sentiments et moments de vie que je vais partager. Cela va me permettre de me replonger dans ces vacances qui furent uniques pour bien des raisons. Alors je me lance aidée de ma mémoire, de mes photos et du carnet que j'ai tenu jour après jour.
Destination : NEPAL.
Dates de séjour : 24 octobre au 3 novembre 2017.
J-2 : NEPAL
Je suis dans le train qui m'amène à Paris où je rejoins la copine avec laquelle je vais vivre cette grande aventure. Mon sac à dos a été préparé minutieusement, il fait 10kg. J'ai ce carnet pour noter mes impressions, un portable et un petit appareil photo. J'ai rodé mes chaussures de marche cet été, emprunté à une amie baroudeuse le matériel qui me manquait. J'ai fait quelques minutes de yoga de temps à autre ces derniers mois. J'ai dessiné sur le tableau blanc de mon petit bonhomme le détail de mon voyage pour qu'il puisse me suivre jour par jour. J'ai dit à mon homme combien je l'aimais, je l'ai serré fort dans mes bras et je l'ai embrassé. Je porte le bracelet qu'il m'a offert ce matin. Je n'ai pas dit à mon fils combien il allait me manquer. J'ai caressé le chien. J'ai envoyé de petits messages à la famille et aux copines. J'ai même peint miss Fino en train de gravir une montagne népalaise... J'ai glissé des photos de ma petite famille dans ce carnet, vérifié mon passeport, mon billet, mon argent... J'ai enfilé ma tenue de trekkeuse, glissé mon magasine Flow dans mon sac avec quelques feutres... JE SUIS PRÊTE.
J-1 : S'ÉMERVEILLER
Aujourd'hui, j'ai vu des montagnes depuis le ciel. Prendre l'avion de jour s'est merveilleux (une fois l'angoisse du décollage passée ;-) ). Traverser les couches de nuages et s'élever jusqu'à reposer au dessus de cette épaisse couche cotonneuse. Et puis, lorsque les nuages se retirent, découvrir le spectacle saisissant de la Terre qui s'ouvre au dessous. Les grands plateaux qui semblent vierges, des sommets enneigés, les côtes et les lacs. Une ville de temps à autre. Le soleil est en train de se coucher, teintant l'horizon de rose et d'orangé. Il est 16h11, heure française. Je commence à percevoir le sens du mot décalage horaire.
Ce matin, le réveil a sonné à 6H45. Petit dej, douche (peut être la dernière avant un moment...), RER, arrivée à l'aéroport. Passage du contrôle de police : OK. Passage du contrôle sécurité : pas OK. Le sac de mon amie laisse penser aux agents de sécurité qu'il pourrait contenir une bombe, rien que ça! Ne pas mettre de petit réveil électronique entouré de fils avec des éléments métalliques dans son sac sous peine d'être retardé dans votre embarquement. Enfin, nous sommes arrivées sans grand mal jusque dans cet avion d'où je peux admirer par le hublot le crépuscule sur une mer de nuage!
Le survol de Bombay (MUMBAI) de nuit est grandiose, féérique, vraiment impressionnant. Les 8 heures d'escales dans l'aéroport, moins.
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